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ballade en provence
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1 mars 2009

Orange samedi 21 février

Nous partons donc à l'heure dite, en évasion... Pendant que Marin conduit, Jipi sudoke, MNoL tricote et Agnès motcroisotte. Nous arrivons sans encombre à Orange, où nous nous garons à proximité du syndicat d'initiative. Agnès collecte les dépliants pour son futur voyage de classe et nous nous procurons un plan pour mieux quadriller la ville. Nous partons vers le théâtre où nous achetons un billet qui nous ouvre les portes également du musée d'art et histoire. Nous commençons par le musée qui doit fermer une demi-heure plus tard, histoire de voir si Agnès pourra y emmener ses élèves. Il y a bien quelques peintures, quelques vieilles cartes du XVII ou XVIIIème et des mosaïques et poteries romaines mais nous estimons que cela risque de ne pas captiver suffisamment un groupe d'ados, fût-il latiniste. D'autant que l'étiquetage et le panonçage des objets exposés sont un peu fantaisistes et lacunaires. Il y a cependant une exposition de photos représentant des artistes (musiciens, sculpteurs, peintres, acteurs, cinéastes...) provenant de la collection des journalistes de Paris-Match (le poids des mots, le choc des photos...) qui est assez distrayante : on peut jouer à devine qui c'est. Mais bon, il est midi et il faut quitter les lieux. Nous nous dirigeons vers le théâtre. La dame de l'accueil nous conseille d'aller d'abord manger et nous propose le restaurant "l'antre de César" à deux pas.

Nous y sommes accueillis par le patron qui nous case au fond de la grotte sur une table à peine éclairée par une bougie vacillante... Et là, nous commandons le menu du jour, histoire de ne pas perdre de temps et de pouvoir visiter le théâtre dans la foulée. A défaut de gradins et de spectacle de gladiateurs, nous commençons à regarder autour de nous car malgré le ballet incessant de deux serveuses, actives et empressées, les convives sont nombreux et la cuisine ne suit pas. Il y a une marche qui barre le restaurant en deux parties, et malgré cet obstacle et la relative obscurité, les serveuses s'acquittent de leur service sans heurt, mais ne savent pas où donner de la tête. L'entrée tarde... donc nous regardons les jeunes filles s'activer, parfois reprises par le patron qui s'est installé derrière le bar, face à trois copains avec qui il bavarde et il boit. Agnès qui a encore de bons yeux parie sur du champagne. Moi, je compte les bouchons qui sautent, et ça y va fort. A la troisième bouteille, les copains du patron rient plus fort, et notre entrée (caviar d'aubergines) est enfin servie, et du coup, nous relâchons la surveillance. De temps à autre, le patron, un bellâtre entre quarante et cinquante printemps, s'extirpe de derrière son comptoir pour apporter une corbeille de pain et s'assurer que les clients apprécient le repas. Il se permet une remarque à une serveuse qui n'en peut plus de courir entre cuisine et tables et il se fait remettre à sa place - Agnès et moi jubilons. Nous comptons la cinquième bouteille au bar, le patron voit la vie du bon côté pendant que les serveuses s'épuisent et que nous nous impatientons : pas encore le plat principal et il est deux heures et demie. Les secondes s'égrènent lentement pour nous, pendant qu'elles sont ponctuées de verres choqués et d'éclats de voix pour les copains du patron. C'est samedi, et probable que c'est pas le travail qui les attend, ceux-là. Le pas du patron se fait plus incertain, et ses gestes plus flous, mais il continue de temps en temps à se mêler du service, mais sans accélérer celui-ci. Vers 15.30 nous avons enfin la note en poche, nos voisins de table font une remarque sur la lenteur du service à la serveuse, en s'indignant de l'attitude du patron (on ne compte plus les bouteilles...) : "il se prend pour Augustus maximus celui-là" nous dit-il en passant à côté de nous. Agnès, qui croit que c'est un latiniste distingué, lui sort du "et nunc est bibendum" qui tombe à plat, le gars ne comprenant pas, Agnès est obligée de traduire ! En sortant nous nous rapprochons subrepticement du lieu des beuveries du patron, et nous constatons que les bouteilles vides qui s'alignent contenaient du champagne mercier, grande cuvée. Mais que  fêtaient-ils donc  ?

De retour au soleil, nous sommes contents de pouvoir enfin visiter le théâtre romain mais il est déjà 15.45 et le théâtre ferme à 16.30, un peu plus et nous rations la visite de ce monument ! le seul en France a avoir conservé son magnifique mur de scène, avec de multiples colonnes, et une niche dans laquelle trône Augustus Impérator. Munis de nos audioguides, nous profitons des rayons du soleil pour écouter les commentaires et les mises en scènes distillées par notre téléphone, et c'est rigolo de voir tous les visiteurs se balader en écoutant dans les appareils d'une technologie de notre temps l'histoire vieille de plus de 20 siècles.

A la sortie, nous décidons de nous rendre à pied à l'arc de triomphe d'Orange, pour nous dégourdir les jambes, après avoir piétiné un peu sur place pendant notre visite. Nous traversons un quartier sans trop d'intérêt ni archéologique, ni architectural et arrivons au rond point dans lequel nous découvrons le monument, imposant, mais camouflé dans une ceinture d'échaffaudages qui nous dissimule tout des pierres et des sculptures. Contrariés, nous retournons sur nos pas, mais nous compensons notre déception en nous réjouissant d'avoir évité à Agnès un aller et retour avec cinquante collégiens indisciplinés et braillards, qu'il aurait sans doute été difficile de contenir après un trajet inutile ! Nous achevons notre escale orangeaise (?) par une ballade dans le jardin sur la colline Saint Eutrope, histoire de voir la ville d'en haut et de repérer un lieu de pique-nique pour l'excursion des élèves qui aura lieu dans un bon mois. La montée est raide mais pas trop, avec des nombreuses marches pour arriver à une table d'orientation. Le jardin est agréable et de nombreuses places se prêtent au repos et au pique-nique pour un groupe. Nous nous en retournons par un autre chemin qui traverse le quartier de belles villas entourées de murs, de caméra, de barbelés et de tessons de bouteilles : le bobo orangeais ne se mélange pas !

Il se fait tard, et nous décidons de regagner Avignon et notre hôtel, car nous sommes fatigués par le vent qui n'a pas arrêté de souffler depuis notre arrivée en provence ce matin. La journée se termine par un jeu de piste pour retrouver dans une zone commerciale notre gîte, mais nous finissons par le découvrir au détour d'une voie, et sommes heureux de nous détendre un peu avant de dîner sur place. Marin entame une sieste, pendant que je tricote, et, nous retrouvons nos amis au repas : Jipi s'est lancé à l'aventure dans les environs pour trouver un chalumeau à ressort électrique, car il avait repéré un "Leprince Enchanteur" dans les environs. Mais sa quête du Graal du bricoleur averti s'est soldée par un échec !

Un petit repas servi par le gérant de l'hôtel nous réconforte, avant une ou deux parties de tarots...

Comme il n'est pas trop tard, nous partons en voiture pour découvrir Avignon, son pont et son palais des papes. Avant de regagner nos pénates pour une nuit bien méritée.

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Commentaires
A
Bravo, 'est très rigolo de revivre notre séjour raconté de cette façon . <br /> Juste un détail, l'adjectif, c'est "orangeois". <br /> Je pars de main dans la région, avec 48 élèves et un lumbago. Dur, dur ! Bisous . A bientôt
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